Autour du prix Eugène Dabit
Le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste a désigné le 19 avril Gilles Marchand lauréat du prix 2023 pour son roman Le Soldat désaccordé (Aux forges de Vulcain, juillet 2022).
Le soldat désaccordé, de Gilles Marchand est un roman puissant aux multiples registres. L’enquête autour d’une disparition, sur fond de Guerre de 14, s’étale sur 40 ans. Elle est menée par un poilu qui a perdu sa main, son amour et ses rêves et qui se fait détective pour enquêter sur un autre amour déchiré entre France et Alsace, entre classes opposées, entre front et hôpitaux. La richesse documentaire foisonnante du roman ranime ces milliers de vies perdues ou gâchées tandis qu’un subtil emboîtage amoureux trouve son émouvant nuage au ras des horreurs de la guerre.
Le style, tendu, repose sur une multitude de références poétiques, littéraires, musicales, historiques et politiques qui finissent de nourrir cette magnifique épopée romanesque dans l’entre-deux-guerres. Un roman calibré pour notre prix qui réunit brillamment « le peuple et le style »
Le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste a choisi de retenir quatre romans en deuxième sélection 2023 :
Leila Bouherrafa, Tu mérites un pays (Allary)
Diaty Diallo, Deux secondes d’air qui brûle (Le Seuil)
Gilles Marchand, Le soldat désaccordé (Aux forges de Vulcain)
Colin Niel, Darwyne (Le Rouergue)
Pour leur étonnante qualité d’écriture, pour leur ancrage dans les univers du peuple, d’ici ou d’ailleurs, d’hier ou d’aujourd’hui, chacun de ces quatre romans mérite grâce à son originalité, ses couleurs, son rythme et sa narration de recevoir cette année le prix Eugène Dabit du roman populiste.
Quatre romans et non cinq comme habituellement… La raison en est que les trois suivants, Christian Astolfi, Joseph Incardona et Marie-Hélène Lafon se sont retrouvés à égalité en cinquième position et que nous ne souhaitions pas étendre cette deuxième sélection à sept romans. Mais il va de soi que ces trois auteurs méritent pour leur talent et leurs superbes romans les mêmes éloges.
La désignation de la lauréate ou du lauréat aura lieu le 19 avril 2023 dans l’après-midi.
La cérémonie de remise du prix 2023 est prévue le 3 mai à 18 heures à l’Hôtel du Nord sous le parrainage, cette année, de l’écrivain Gérard Mordillat.
La dotation du prix Eugène Dabit du roman populiste est de 3 000 €.
Le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste a retenu le 22 mars neuf romans
en première sélection :
Christian Astolfi, De notre monde emporté (Le bruit du monde)
Leila Bouherrafa, Tu mérites un pays (Allary)
Françoise Colley, Vivante (Mialet-Barrault)
Diaty Diallo Deux secondes d’air qui brûle (Le Seuil)
Joseph Incardona, Les corps solides (Finitude)
Marie-Hélène Lafon, Les sources (Buchet-Chastel)
Gilles Marchand, Le soldat désaccordé (Aux forges de Vulcain)
Léonora Miano, Stardust (Grasset)
Colin Niel, Darwyne (Le Rouergue)
A qui veut l’entendre, le peuple est fort présent, subtilement et diversement incarné dans cette littérature solide, ancrée, qui lui tend l’oreille et lui destine la plume pour en porter la voix, en étendre l’écho et dessiner des chemins. On voyage dans ces lignes entre la noirceur des tranchées de la Première Guerre mondiale et l’enchantement méprisé d’une cité, on s’embarque dans la résistance à la fermeture d’un chantier, on pénètre la moiteur d’un carbet guyanais ou dans le rêve fou d’un pays fantasmé. Le prix Eugène Dabit du roman populiste réaffirme avec cette première sélection 2023 sa volonté de soutenir le style mis au service d’une littérature de conviction, d’humanité et d’engagements, pour honorer l’écrit qui fait sourdre les cris.
La prochaine sélection, de cinq titres ou moins, est prévue le 13 avril 2023.
La désignation de la lauréate ou du lauréat aura lieu le 19 avril 2023.
La cérémonie de remise du prix 2023 se déroulera le 3 mai à 18 heures à l’Hôtel du Nord.
La dotation du prix Eugène Dabit du roman populiste est de 3 000 €.
Après une discussion serrée qui a notamment souligné les nombreuses qualités des quatre autres romans en lice*, le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste a désigné Dan Nisand lauréat du prix 2022 pour son roman Les Garçons de la cité-jardin (Éditions Les Avrils, août 2021).
Les Garçons de la cité-jardin est un percutant roman d’apprentissage : celui de la violence, cultivée et transmise comme une identité venimeuse, celle d’une fratrie d’une cité de l’Est de la France… Virgile, Melvil, Jonas, ils ont des prénoms majestueux comme des mythes. Leur histoire aux accents tragiques est racontée par le plus vulnérable d’entre eux, dans une langue travaillée, inventive et tendue comme un arc, à l’image de la tension interne à cette famille et cette société.
Ce premier roman est digne de l’héritage de notre prix qui récompense une œuvre exigeante par son écriture et respectueuse de la réalité des existences dans les milieux populaires. Au sens où l’entendait déjà le fondateur du prix populiste Léon Lemonnier il y a bientôt un siècle, « nous voulons peindre le peuple, mais nous avons surtout l’ambition d’étudier attentivement la réalité ».
La cérémonie de remise du prix 2022 à Dan Nisand se déroulera le 29 avril à 18 heures à l’Hôtel du Nord. Tous les amis du prix sont invités à partager ce moment littéraire et festif.
Cette année, Patrick Pelloux, médecin urgentiste, écrivain et syndicaliste nous fait le plaisir et l’honneur de parrainer l’événement.
Rendez-vous le 29 avril à l’Hôtel du Nord,
102, quai de Jemmapes, 75010 Paris.
* Pierric Bailly, Le Roman de Jim (P.O.L), Tonino Benacquista, Porca Miseria (Gallimard), Salomé Kiner, Grande Couronne (Christian Bourgeois), Nicolas Mathieu, Connemara (Actes Sud).
Paris le 20 avril 2022
Réuni le 18 mars 2022, le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste a retenu onze romans en première sélection.
• Jean-Baptiste Andréa, Des diables et des saints (L’Iconoclaste))
• Pierric Bailly, Le Roman de Jim (P.O.L)
• Tonino Benacquista, Porca Miseria (Gallimard)
• Watson Charles, Le Ciel sans boussole (Moires)
• Jean Baptiste Del Amo, Le Fils de l’homme (Gallimard)
• Salomé Kiner, Grande Couronne (Christian Bourgeois)
• Nicolas Mathieu, Connemara (Actes Sud)
• Dan Nisand, Les Garçons de la cité-jardin (Les Avrils)
• Paola Pigani, Et ils dansaient le dimanche (Liana Levi)
• Corinne Royer, Pleine terre (Actes Sud)
• Morgan Sportès, Les Djihadistes aussi on des peines de cœur (Fayard)
Un choix qui témoigne cette année encore d’une grande diversité, mêlant des auteurs confirmés et reconnus à de premiers romans prometteurs. Variété des univers et des styles, la palette des émotions littéraires est riche. Le jury du Prix Eugène Dabit du roman populiste réaffirme sa raison d’être : soutenir une littérature de conviction, d’engagements et d’exigence pour témoigner de nos réalités sociales.
La prochaine sélection, de cinq titres ou moins, est prévue le 11 avril 2022.
La désignation de la lauréate ou du lauréat aura lieu le 19 avril 2022.
La cérémonie de remise du prix 2022 se tiendra le 29 avril à 18 heures à l’Hôtel du Nord. Le médecin urgentiste, écrivain, syndicaliste et chroniqueur Patrick Pelloux nous fait cette année la plaisir et l’honneur de parrainer l’événement.
La dotation du prix Eugène Dabit du roman populiste est de 3000 €.
Après sa délibération du 15 avril 2021, le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste est heureux d’annoncer que Samira Sedira est la lauréate du prix 2020-2021 pour son livre « Des gens comme eux », paru en janvier 2020 au Rouergue (la brune).
Les autres livres retenus en deuxième sélection, Aurélien Delsaux, « Pour Luky « ; Françoise Henry, Loin du soleil ; Hervé Le Corre, Traverser la nuit et Laurent Petitmangin, Ce qu’il faut de nuit, présentaient aux yeux des jurés de grandes qualités d’écriture. Celui de Samira Sedira, lu parmi les premiers, avait suffisamment marqué le jury pour n’être pas oublié. Dans l’imaginaire courant, le dominant est un mâle blanc, citadin, aisé. Ici, il est noir et vit à la montagne. Ce simple décentrement donne du contour au rapport de classe qui est à l’origine du carnage raconté par Samira Sedira. Elle a convaincu le jury par la force de son récit, son parti-pris narratif, sa langue fluide et évocatrice.
La cérémonie de remise du prix 2020-2021 devrait se tenir le 17 juin 2021, à l’Hôtel du Nord, si le contexte sanitaire le permet.
L’évènement sera confirmé ultérieurement.
Maryse Wolinski est cette année la marraine du prix. Hommages seront rendus à Georges Wolinski, assassiné en 2015, et à Nicky Fasquelle, vaincue par la covid 19, tous deux anciens membres du jury. Ainsi qu’à Joseph Ponthus, notre dernier lauréat, brutalement décédé en février 2021 à l’aube d’un œuvre magistrale.
Le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste a retenu en deuxième sélection, le 8 avril 2021, les cinq romans suivants parus en 2020 et 2021.
Aurélien Delsaux, Pour Luky (Noir sur blanc).
Françoise Henry, Loin du soleil (éditions du Rocher).
Hervé Le Corre, Traverser la nuit (Rivages).
Laurent Petitmangin, Ce qu’il faut de nuit (La Manufacture de livres).
Samira Sedira, Des Gens comme eux (La Brune, au Rouergue).
Les dix excellents romans de la première sélection ont reçu à divers titres le soutien de nombreux jurés. Le résultat a donc été serré suite à des choix difficiles pour en retenir cinq. Une nouvelle fois, la diversité des styles, des approches, le réalisme des décors, atmosphères et trajectoires, l’empathie pour les personnages, l’intelligence des récits témoignent de la prégnance des univers du peuple dans l’inspiration d’auteurs récents ou déjà reconnus.
La désignation de la lauréate ou du lauréat aura lieu le 15 avril 2021 et sera rendue publique à cette date.
La cérémonie de remise du prix 2020-2021, prévue le 4 mai, reste en attente de confirmation compte tenu des contraintes sanitaires. Elle pourrait être soit repoussée soit faire l’objet d’un événement organisé à distance via les réseaux sociaux.
La décision sera communiquée le 15 avril en même temps que la désignation de l’autrice ou de l’auteur récompensé pour cette édition 2020-2021.
Réuni le 16 mars 2021 en visioconférence, le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste a retenu en première sélection dix romans parus en 2020 et 2021.
- Corinne Atlas, Les Riverains (Herodios)
- Salomé Berlemont-Gilles, Le premier qui tombera (Grasset)
- Grégoire Delacourt, Un jour viendra couleur d’orange (Grasset)
- Aurélien Delsaux, Pour Luky (Noir sur blanc)
- Thomas Flahaut, Les Nuits d’été (éditions de l’Olivier)
- Françoise Henry, Loin du soleil (éditions du Rocher)
- Hervé Le Corre, Traverser la nuit (Rivages)
- Laurent Petitmangin, Ce qu’il faut de nuit (La Manufacture de livres)
- Jean Rolin, Le Pont de Bezons (P.O.L)
- Samira Sedira, Des Gens comme eux (La Brune, au Rouergue)
Tous ces ouvrages, dans leur diversité d’approches et de styles, ont emporté la conviction du jury pour la substance des récits, leur ancrage dans le réel, la puissance des situations, la vivacité des personnages et la bienveillance du regard des autrices et auteurs pour restituer une parole, reconnaître une existence à des êtres trop souvent niés ou muselés.
La prochaine sélection, de cinq titres ou moins, est prévue le 8 avril 2021.
La désignation de la lauréate ou du lauréat aura lieu le 15 avril 2021.
La cérémonie de remise du prix 2020-2021 se tiendra le 4 mai sous une forme qui reste à définir en fonction du contexte sanitaire.
La marraine de l’évènement, Maryse Wolinski, nous permettra de rendre un hommage à Georges Wolinski, qui fut membre de notre jury jusqu’à son assassinat, en 2015. Hommage sera aussi rendu à notre jurée Nicky Fasquelle, victime en 2020 de la première vague de la Covid.
La dotation du prix Eugène Dabit du roman populiste est portée à 3000 €.
Victime collatérale de la pandémie, le Prix Eugène Dabit du roman populiste décide de reporter de quelques mois la désignation de son lauréat.
L’édition 2020 avec remise du prix prévue en décembre est ainsi annulée. Un lauréat 2020-2021 sera désigné autour du 1er mai 2021, une date symbolique qui correspond bien aux convictions du prix.
La raison de ce report tient au faible nombre de romans proposés au jury lors du premier semestre 2020, la crise sanitaire ayant fortement réduit le rythme et le volume des parutions. Les sélections porteront sur des romans parus en 2020 et sur ceux des deux premiers mois de 2021. Ce nouveau calendrier devrait être conservé à l’avenir.
Traditionnellement, avec une première sélection de dix titres en septembre, la rentrée littéraire de l’automne échappait aux jurés, ce qui pénalisait les chances des auteurs concernés, même s’il est arrivé que certaines de ces parutions soient retenues l’année suivante.
Nous profitons donc de ce report pour pérenniser un nouveau calendrier qui couvrira maintenant, en plus des parutions de l’année écoulée, celles de la rentrée de janvier-février de l’année de remise du prix.
Pour cette première « nouvelle formule » du Prix Eugène Dabit du roman populiste, les prochains rendez-vous sont les suivants :
- Première sélection de dix titres environ : mi-mars 2021
- Deuxième sélection de cinq titres environ : mi-avril 2021
- Désignation du lauréat : dernière semaine d’avril 2021
- Remise du prix : 1er mai 2021 (à confirmer).
Les romans parus ou à paraître en 2020 et jusqu’à fin février 2021 pourront donc être soumis à la lecture du jury. Nous remercions les auteurs et éditeurs de tenir compte de ces nouvelles échéances pour leurs envois.
Saint-Denis, le 4 juin 2020
Nous sommes tristes. Nicky Fasquelle ne sera pas à notre prochain rendez-vous de jury du prix du roman populiste. Dans l’ombre de notre ignorance, le virus assassin nous a ôté sa présence joyeuse, ses éclats de rire spontanés, son sourire malicieux et bienveillant, ses choix de lecture avisés.
À la demande d’Armand Lanoux, elle avait contribué dès 1984, avec Marcel Jullian, Jérôme Garcin, Paul Morelle, Clément Lépidis, Raymond Jean, Louis Nucera, Claude Poulain… à la restauration du « Prix Populiste ». Membre du bureau de l’association, participant à la première proclamation du Prix à Beauvais elle avait, comme tous les membres du jury cette année-là, mis la main à la poche pour doter le lauréat.
D’une grande générosité elle a souvent accueilli le jury pour ses réunions au restaurant « Le Perron ». Attentive à aux problèmes personnels des uns ou des autres, après les réunions, elle raccompagnait toujours en voiture Alexandre Astruc. En vacances en Espagne en 1997, elle avait téléphoné à plusieurs membres du jury pour s’assurer de leur présence auprès du fils de Clément Lépidis, qui venait de décéder.
Son engagement pour le « Prix Populiste » était entier. Toujours présente aux réunions de sélection, ses choix étaient dictés par une grande connaissance de la littérature et l’estime qu’elle portait aux écrivains, aux nouveaux talents. Des choix toujours impartiaux, quels que soient ses liens avec les milieux de l’édition. Femme libre, intègre, décomplexée, aucune pression n’avait prise sur ses appréciations.
Aux fêtes du livre de Saint-Étienne, Belfort, Toulon, dans les villes d’accueil pour la remise du prix, elle était là, avec Jean Vautrin, Patrick Rambaud, Cavanna, Wolinski, Dan Franck, Akli Tadjer et se tenait humblement derrière le stand du Magazine littéraire. Jean Vautrin avait coutume de dire que nous étions une académie de bons vivants amoureux des livres, du bon vin et des simples gens. Nicky en restera l’emblématique représentante.
Joseph Da Costa