Édition 2014
Dominique Fabre* remporte cette année le prix Eugène Dabit du roman populiste pour son roman Photos volées (Éd. de l’Olivier).
Réuni le 18 novembre 2014, le jury a désigné à une forte majorité au second tour Dominique Fabre, après une discussion serrée au premier tour qui a mis aussi en évidence les grandes qualités d’un autre titre, Bois II, d’Élisabeth Filhol (P.O.L).
Au-delà de ce livre au ton si particulier, tout emprunt d’une joyeuse mélancolie et dont la succession d’anecdotes ouvre sur un panorama universel, celui des sensations et destinées humaines, le jury a aussi voulu cette année récompenser l’ensemble d’une œuvre, celle du discret, prolixe et talentueux auteur Dominique Fabre.
Dans ce livre, Dominique Fabre dresse le portrait d’un homme sensible et digne qui porte en lui le sentiment d’avoir plus ou moins raté sa vie et qui, pour rien au monde, n’embêterait quiconque avec son vague à l’âme. L’écriture est à son image, juste et toute en retenue. Elle procède par touches délicates, dans ce roman où rien n’est plus grand et porteur de sens que l’apparente banalité du quotidien.
* Dominique Fabre a publié une douzaine de romans, dont Moi aussi un jour, j’irai loin (Maurice Nadeau, 1995), Ma vie d’Edgar (Le Serpent à plumes, 1998), J’aimerais revoir Callaghan (Fayard, 2010), Il faudrait s’arracher le cœur (L’Olivier, 2012) et un récit, Des nuages et des tours (L’Olivier, 2013). Il a également publié en septembre 2014 un recueil de poésie aux éditions Fayard, Je t’emmènerai danser chez Lavorel.
Le choix fût difficile, la matière était riche, le résultat est donc serré.
A touche-touche, rendant le départage encore plus redoutable quand viendra l’heure du choix final, cinq titres témoignent avec talent de la vivacité renouvelée d’un « genre » littéraire tourné vers l’autre, le copain, la famille, le collègue, le passant, l’amoureux, l’exclu… Toutes celles et ceux qui forment le décor humain, plus ou moins solidaire, plus ou moins éclairé, plus ou moins joyeux ou chaleureux, de nos vies éparpillées.
Cinq titres aux styles différents, toujours remarquablement écrits, qui révèlent la qualité d’auteurs confirmés ou prêts à le devenir, attachés à la restitution du vrai, décrivant un monde difficile et adoptant, pour en traduire la violence et la complexité, une démarche romanesque exigeante. Une approche littéraire qui place les hommes, leurs déchirures et leurs combats, au cœur de leurs fictions poétiques et subtilement réalistes.
Les cinq auteurs restant désormais en lice pour remporter le prix sont donc, cette année :
Dominique Fabre, Photos volées, Éd. de l’Olivier.
Elisabeth Filhol, Bois II, P.O.L.
Marie-Hélène Lafon, Joseph, Buchet-Chastel.
Edouard Louis, En finir avec Eddy Bellegueule, Le Seuil.
Jean-Noël Pancrazi, Indétectable, Gallimard.
Le jury se réunira le 18 novembre 2014, à 12 h, pour désigner son lauréat 2014.
Le Prix Eugène Dabit du roman populiste désignera le 18 novembre son lauréat 2014. Cette année, quatorze titres avaient été retenus en première sélection, parmi lesquels cinq ont été choisis le 10 novembre pour la deuxième sélection (lire ci-contre).
Les quatorze auteurs en lice cette année étaient :
Sébastien Ayreault, Sous les toits, Au Diable Vauvert.
Yannick Bouquart, Squat, Le Rouergue.
Sandrine Bourguignon, Nous sommes la meute, pas le troupeau, Sulliver.
Tieri Briet, Fixer le ciel au mur, Le Rouergue.
Jean-Pierre Didierlaurent, Le Liseur du 6 h 27, Au Diable Vauvert.
Dominique Fabre, Photos volées, éd. de l’Olivier.
Elisabeth Filhol, Bois II, P.O.L.
Ludovic Joce, Point de gravité, D’un Noir si Bleu.
Marie-Hélène Lafon, Joseph, Buchet-Chastel.
Edouard Louis, En finir avec Eddy Bellegueule, Le Seuil.
Lionel-Edouard Martin, Mousseline et ses doubles, éd. du Sonneur.
Denis Michelis, La Chance que tu as, Stock.
Jean-Noël Pancrazi, Indétectable, Gallimard.
Johann Zarka, Le Boss de Boulogne, Don Quichotte.