Président d’honneur du jury, l’écrivain Jean Vautrin résume l’esprit du Prix populiste, devenu Prix Eugène Dabit du roman populiste, une distinction littéraire qui n’a pas cesser de faire rimer engagement avec humanité.
Comment est né le Prix Populiste ?
Il est créé en 1929 avec l’objectif de couronner un roman mettant en scène le peuple. A l’époque, la démarche correspond à une vraie lignée d’écrivains. En leurs temps, Victor Hugo, Emile Zola et Jules Vallès auraient fait partie des lauréats. En 1931, Eugène Dabit est récompensé pour Hôtel du Nord ; cela met un coup de projecteur sur l’événement qui gagne en importance au fil des années. Romain Rolland, Jean-Paul Sartre, Bernard Clavel, Louis Guilloux… toutes ces grandes plumes ont obtenu le Prix Populiste !
D’où vient le mot « populiste » ?
Le terme est issu du Populisme, mouvement littéraire et artistique fondé en même temps que le Prix. Depuis, hélas, le mot a été galvaudé. Le Prix Populiste en a d’ailleurs subi les conséquences puisque, à la fin des années 70, il s’éteint pendant quelques années, victime de sa terminologie, avant d’être restauré par l’Association pour la Restauration du Prix Populiste.
Comment s’inscrit le Prix Populiste dans la littérature d’aujourd’hui ?
La philosophie reste la même : rendre compte de la réalité sociale, au sens large bien entendu. Malheureusement, aujourd’hui, la mode, c’est d’écrire sur son nombril. La barbarie dans laquelle nous vivons actuellement devrait pourtant nous inciter à nous pencher sur ces questions sociales. Au lieu de cela, nous sommes submergés par la littérature people. Même les Américains, qui, eux, cultivent une littérature sociale, rigolent de cette tendance exhibitionniste en vogue dans l’Hexagone.