1931 : Eugène Dabit pour L’Hôtel du Nord
1932 : Jules Romains pour Les Hommes de bonne volonté, tomes I et II et Jean Pallu pour Port d’escale
1933 : Henri Pollès pour Sophie de Tréguier
1934 : Marie Gevers pour Madame Orpha ou la Sérénade de mai
1935 : Henri Troyat pour Faux Jour
1936 : Tristan Rémy pour Faubourg Saint-Antoine
1937-1939 : Prix non décerné
1940 : Jean-Paul Sartre pour Le Mur
1941 : Jean Rogissart pour Le Fer et la Forêt
1942 : Louis Guilloux pour Le Pain des rêves
1943 : Marius Richard pour La Naissance de Phèdre
1944 : Jean Merrien pour Bord à bord
1945 : Emmanuel Roblès pour Travail d’homme
1946-1947 : Prix non décerné
1948 : Armand Lanoux pour La Nef des fous
1949 : Serge Groussard pour Des gens sans importance
1950 : René Fallet pour Banlieue sud-est, La Fleur et la souris, Pigalle
1951 : Émile Danoën pour Une maison soufflée aux vents
1952 : Herbert Le Porrier pour Juliette au passage
1953 : Mouloud Feraoun pour La Terre et le Sang
1954 : Yves Gibeau pour Les Gros Sous
1955 : René Masson pour Les Compères de miséricorde
1956 : Jean-Pierre Chabrol pour Le Bout-Galeux
1957 : Jean Anglade pour L’Immeuble Taub
1958 : René Rembauville pour La Boutique des regrets éternels
1959 : Paule Wislenef pour La Polonaise à Chopin
1960 : André Kédros pour Le Dernier voyage du « Port-Polis »
1961 : Christiane Rochefort pour Les Petits Enfants du siècle
1962 : Bernard Clavel pour La Maison des autres
1963 : Jean-Marie Gerbault pour Chers poisons
1964 : René Pons pour Couleur de cendre
1965 : Jean Hougron pour Histoire de Georges Guersant
1966 : André Remacle pour Le Temps de vivre
1967 : André Stil pour André
1968 : Pierre Fritsch pour Le Royaume de la côte
1969 : Pierre Basson pour La Tête
1970 : Maurice Frot pour Nibergue
1971 : André Pierrard pour La Fugue flamande
1972 : Clément Lépidis pour Le Marin de Lesbos
1973 : Jean-Marie Paupert pour Mère angoisse
1974 : Raymond Achille de Lavilledieu pour L’Amour guêpe
1975 : Raymond Jean pour La Femme attentive
1976 : Alain Gerber pour Une sorte de bleu
1977 : Claude Aubin pour Le Marin de fortune
1978-1983 : Prix non décerné
1984 : Daniel Zimmermann pour La Légende de Marc et Jeanne
1985 : Leïla Sebbar pour Les Carnets de Shérazade
1986 : Ada Ruata pour Elle voulait voir la mer
1987 : Gérard Mordillat pour À quoi pense Walter ?
1988 : Daniel Rondeau pour L’Enthousiasme
1989 : René Frégni pour Les Chemins noirs
1990 : Didier Daeninckx pour Le Facteur fatal
1991 : Sylvie Caster pour Bel-Air
1992 : Pierre Mezinski pour Simon Rouverin : le forçat du canal
1993 : Denis Tillinac pour Rugby blues
1994 : Jean Vautrin pour Symphonie Grabuge
1995 : Patrick Besson pour Les Braban
1996 : Hervé Jaouen pour L’Allumeuse d’étoiles
1997 : Rachid Boudjedra pour La Vie à l’endroit
1998 : Jean-Marie Gourio pour Chut !
1999 : Jean Ferniot pour Un temps pour aimer, un temps pour haïr
2000 : Philippe Lacoche pour H.L.M.
2001 : Daniel Picouly pour Paulette et Roger
2002 : Marie Rouanet pour Enfantine
2003 : Dominique Sampiero pour Le Rebutant
2004 : Laurent Gaudé pour Le Soleil des Scorta
2005 : Louis Nucera pour l’ensemble de son œuvre, à titre posthume
2006 : Akli Tadjer pour Bel-Avenir
2007 : Olivier Adam pour À l’abri de rien
2008 : Jean-Luc Marty pour Rumba
2009 : Samuel Benchetrit pour Le Cœur en dehors
2010 : Natacha Boussaa pour Il vous faudra nous tuer
2011 : Shumona Sinha pour Assommons les pauvres
2012 : Thierry Beinstingel pour Ils désertent
7 mars 2025
> Première sélection du prix Eugène Dabit du roman populiste 2025
Réuni le 6 mars 2025, le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste a retenu neuf romans pour sa première sélection :
Christian Astolfi, L’œil de la perdrix (Le bruit du monde)
Sophie Brocas, Le Lit clos (Mialet-Barrault)
Jerôme Chantreau, L’affaire de la rue Transnonain (La Tribu)
Jean-Marc Fontaine, Trois fois la mort de Samuel Ka (Globe)
Carole Martinez, Dors ton sommeil de brute (Gallimard)
Clémentine Mélois, Alors c’est bien (L’arbalète Gallimard)
Judith Perrignon, Nous nous parlons d’un lieu où tout est fragile (L’Iconoclaste)
Bérénice Pichat, La Petite Bonne (Les Avrils)
Jeanne Rivière, Lorraine brûle (Sygne Gallimard)
Originalité des récits, des écritures, des éditeurs, la première sélection du prix Eugène Dabit du roman populiste 2025 propose une mosaïque éclairante de ce que la littérature peut offrir aujourd’hui de plus perspicace quand elle s’attache à décrire à fleur de peau des parcours méconnus et grandioses.
La complicité des cultures, les flammes du combat, celles de l’abjection des dominants pour asservir un peuple, la violence qui s’exerce dans les périphéries, la puissance insoupçonnée des rêves de l’enfance, la force bouleversante et créatrice du deuil, la sortie d’un être du néant, la tendre opportunité des déterminismes sociaux ou la mèche rallumée d’une province invisibilisée sont autant de thèmes brillamment traités.
C’est encore l’engagement du prix Eugène Dabit du roman populiste qui s’exprime dans cette sélection : soutenir la qualité de l’écrit lorsqu’il sert une littérature inventive, de conviction et d’humanité.
- La prochaine sélection, de cinq titres ou moins, est prévue le 24 mars 2025.
- La désignation de la lauréate ou du lauréat est attendue pour le 2 avril 2025.
- La cérémonie de remise du prix 2025 se déroulera le 30 avril à 17 h 30 à l’Hôtel du Nord.
12 avril 2024
> Sorj Chalandon remporte le prix Eugène Dabit du roman populiste 2024
Le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste réuni le 11 avril a désigné au premier tour Sorj Chalandon lauréat du prix 2024 pour son roman L’Enragé (Grasset, 2023).Sorj Chalandon nous propose avec son Enragé un très grand roman qui a touché les membres de notre jury et emporté immédiatement sa conviction : « Le peu
ple plus le style ». Un style qui cogne, au scalpel pour sa précision, sa finesse et la profondeur du trait, au marteau pour sa puissance.
Ancré dans l’entre-deux-guerres, en 1934, le récit de l’évasion des 56 révoltés de la terrible colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle-Île-en-Mer et du parcours libérateur de Jules Bonneau, « La Teigne », seul fuyard non repris, n’évoque pas seulement la cruauté d’une zone de non-droit. Il nous parle d’aujourd’hui, du terreau et des engrais de la violence, de l’imbécilité d’une autorité qui veut dompter, asservir ou détruire. Sorj Chalandon dénonce avec force les espaces concentrationnaires de la pensée que porte « la meute des honnêtes gens qui fait la chasse à l’enfant », selon ce vers de Jacques Prévert sollicité par le roman.
Rarement un livre a fait à ce point écho à ce qui fonde depuis bientôt un siècle l’existence du prix Eugène Dabit du roman populiste : le peuple, dans sa vérité crue, dans son humanité. Dans cette aptitude à la révolte qui substitue aux chaînes qui l’entravent d’autres chaînes faites d’espoir, de mains tendues, de résistance, de culture et de solidarité.
La cérémonie de remise du prix 2024 à Sorj Chalandon se déroulera le 25 avril à 17 heures 30, à l’Hôtel du Nord. Tous les amis du prix sont invités à partager ce moment littéraire et festif sur inscription.L’écrivain Gilles Marchand, lauréat du prix en 2023, parrainera l’événement.